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2 mai 2023

Olivier Cornuaille : "La différence qu’on peut faire avec nos concurrents, c’est vraiment ça !"

Notre équipe a échangé avec Ollivier Cornuaille, Directeur du supermarché Carrefour Market Caudéran (Bordeaux) sur le local, l'approvisionnement en direct ou encore la relation que le magasins noue avec ses producteurs. À découvrir dans cette interview !

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Atteindre la résilience alimentaire territoriale permet de garantir une alimentation locale, abondante et saine pour la population, malgré les perturbations que le système alimentaire peut subir. Le secteur de l’alimentation fait souvent face à des ruptures, subit des problèmes environnementaux, économiques et de santé. En France, 2 communes sur 3 sont concernées au moins par un risque naturel, car les territoires sont de plus en plus vulnérables.

La crise de la Covid-19 et le conflit en Ukraine ont accéléré la prise de conscience au sujet de la résilience alimentaire.

L’engagement des territoires dans les projets alimentaires territoriaux (PAT)

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a mis en place les projets alimentaires territoriaux (PAT). Développés en 2014, les PAT ont été relancés en janvier 2023, dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat (SNAC).

Ils ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires en soutenant l'installation d'agriculteurs, les circuits courts et les produits locaux. Le ministère de l’Agriculture a recensé près de 430 PAT au 1ᵉʳ avril 2023, qui s’étendent de la petite commune à la région en passant par les communautés de communes, d’agglomérations, les métropoles, etc.

Par exemple, le PAT de la Communauté de Communes “Yvetot Normandie” en Seine-Maritime a lancé le programme « Territoire durable 2030 ». Menant des actions sur la promotion des circuits courts, l’approvisionnement local de la restauration collective, la protection de la ressource en eau en lien avec la production agricole et l’augmentation de l’autonomie alimentaire.

Depuis quand travaillez-vous votre gamme de produits locaux ?

O.C. Chez nous, le local est assez historique. Notre emplacement géographique fait que nos clients ont une forte appétence pour les produits de la région. On travaille donc le local de manière approfondie depuis 2016. À l'époque déjà, les clients nous disaient : “C'est bien les marques nationales, mais on les trouve partout, j’attends autre chose de mon magasin”. On a donc développé les produits travaillés en direct, hors centrale, pour aller encore plus loin et se différencier davantage. Parce que la différence qu’on peut faire avec nos concurrents, c’est vraiment ça !

Quelle est la part du local dans votre magasin aujourd’hui ?

O.C. : On est à Bordeaux, donc nos vins sont achetés en direct producteur, les vins de Bordeaux font partie des produits locaux. Notre part de produits locaux en direct peut donc représenter 40 % de notre activité. Si j'enlève cette partie bordelaise, spécifique, on est autour de 20 % en moyenne. Ce chiffre va aussi dépendre de la saisonnalité.

Et vous, quel est votre produit local préféré ?

On produit du miel sur le magasin, c'est un peu mon fil conducteur dans toutes mes démarches de RSE, de relation à l'autre, de relation client, etc. Donc ça, c'est mon produit emblématique !

Comment gérez-vous l’approvisionnement en direct des produits locaux aujourd’hui ?

O.C. : Le direct prend beaucoup de temps et nous observons 3 difficultés principales :

  • Le moyen de communication, puisque certains producteurs préfèrent le téléphone, ou le fax, ou par mail. Ces diverses sources d'échange ne sont pas toujours efficaces.

  • Garder une relation dans le temps avec le fournisseur. On manque souvent de temps et de support sur lequel on puisse échanger. Et cela impacte l’efficacité de la relation et la continuité dans la relation.

  • Enfin, c'est la capacité à aller chercher des nouveaux producteurs : saisonniers, des nouveaux produits, du bio, des produits responsables... Le marché bouge, même à l'intérieur du local et on se doit d'aller chercher les nouveaux producteurs

Qu’est-ce que vous apporte NectarGo ?

O.C. : La force de NectarGo, je pense que c’est vraiment l’écoute que vous avez de vos clients. On parle de quelque chose de nouveau (la plateforme), sur laquelle les équipes s'embarquent assez facilement. Entre le moment où on a démarré les premiers échanges et maintenant, l'outil a réellement progressé, en fonction de nos retours. C'est ça votre force, et l'accompagnement proposé. Pour être plus efficace.

La force, c’est aussi la réactivité : entre le moment où j'envoie une commande, le BL est validé par le fournisseur, le bon de commande est validé, la marchandise arrive et je la mets en rayon. Franchement, ça, c'est une vraie nouveauté pour les équipes. Tous les documents se trouvent automatiquement sur la plateforme avec laquelle je vais commander mes produits, on est dans un schéma où tout le monde gagne du temps.

Et économiquement parlant également, on ne peut plus rater de commandes. Dernier exemple en date : c'est un fournisseur qu’on n’avait pas encore entré sur NectarGo, je ne sais pas pourquoi. Résultat, la personne qui s'en occupe part en vacances, elle n'a pas passé le témoin et on n'a pas de commandes. Si ce fournisseur-là avait été mis sur NectarGo, on aurait eu un rappel et grâce au rappel, on aurait pu activer une commande.

[...] Du coup, NectarGo permet de nous améliorer, d’avoir toujours de la marchandise, au fournisseur de pas rater de commandes et puisqu’on en revient toujours au client… de se dire qu’il n'y a plus jamais de rupture, maintenant. Aujourd'hui, le local répond par ailleurs à des enjeux d'inflation et de rupture.

Finalement, on retrouve le local entre guillemets, avec ce qui pourrait être la simplicité d'une centrale.

Et comment se passe la relation avec vos producteurs en direct ?

O.C. : Travailler en relation avec ces producteurs locaux, ça n’est pas une simple relation d'achat et de vente[...] Je veux avoir des managers amoureux du produit, du produit local et pas des acheteurs. Un acheteur pour moi, c'est un acheteur de produits industriels. Par contre, un manager-acheteur, il a vocation à aimer le produit, à aller chercher quelque chose et pas être là juste pour chercher du prix.  Ce qui est important, c'est la relation que l'on crée avec le fournisseur, on veut créer une relation durable.

Avec NectarGo, on accompagne aussi un producteur local qui n'a pas forcément le temps, l'énergie et les moyens financiers de mettre tout ça en place. La plateforme nous permet d’être plus efficace pour créer cette relation et mieux travailler ensemble en créant plus de lien et d’échange. C'est une efficacité dans le travail qui mène à la satisfaction du client.

3 mots pour terminer ?

O.C. : Satisfaction client, efficacité et modernité

Le but, j'ai commencé par ça, c'est de satisfaire nos clients en leur apportant les produits qu’ils veulent - du local - c'est aussi limiter les ruptures. Deuxième attente forte, cette fois côté magasin : l'efficacité. On gagne du temps, et puis le fournisseur lui aussi, il est censé gagner du temps, donc on est tous gagnants. On n'avait plus tellement d'échanges, on recrée de l'échange, c'est vache